Que sont les métaux précieux?
Les métaux précieux sont des éléments métalliques rares qui servent de réserve de valeur, en plus de leurs applications fonctionnelles. Avant l’émission de papier-monnaie au Moyen Âge, l’or et l’argent étaient la forme de monnaie la plus courante. Véritable coup d’éclat, ils ne ternissent pas et ne changent pas de couleur au fil du temps, contrairement à la plupart des métaux de base. Aujourd’hui, les métaux précieux les plus connus sont les suivants :
- Or: Encore aujourd’hui, de nombreux pays détiennent des réserves d’or pour soutenir leur devise. L’or est aussi un actif couramment détenu par de nombreuses familles partout dans le monde, que ce soit sous forme de bijoux, de pièces de collection ou de lingots d’or. De par le monde, l’or s’accapare la part du lion des sommes investies dans les métaux précieux.
- Argent: L’argent est un métal « semi-précieux » qui est plus abondant dans la nature que l’or. Il trouve plusieurs applications industrielles et domestiques. Il est notamment utilisé en électronique, en soudure et en bijouterie. On utilise moins l’argent que l’or comme instrument de placement, malgré l’intérêt que Warren Buffett y a déjà porté, et le marché de l’argent est connu pour sa volatilité importante.
- Platine: Comme l’or et l’argent, le platine est depuis longtemps utilisé en bijouterie, bien qu’il soit aussi un composant important dans les convertisseurs catalytiques des moteurs à combustion de voitures et de camions. Plus rare que l’or ou l’argent, son cours par once est aussi souvent plus élevé que celui de ces deux autres métaux. Toutefois, comme son extraction se fait en si petites quantités et en raison de son faible volume de négociation, le platine présente une plus grande instabilité de prix que l’or ou l’argent.
- Palladium: Autre métal du groupe du platine, le palladium présente des caractéristiques semblables à celles du platine. Ce métal n’a été découvert qu’en 1803 et est rarement utilisé en bijouterie, mais il trouve un nombre croissant d’applications industrielles.
Les métaux précieux dans l’économie, hier comme aujourd’hui
Même après la disparition des pièces d’or et d’argent de la circulation de masse, de nombreuses monnaies nationales sont restées longtemps liées à l’étalon-or : il était possible, du moins en théorie, d’échanger ses billets de banque en papier contre de l’or que les États souverains conservaient en réserve. La masse monétaire était donc essentiellement fixe et le cours de l’or restait stable, car la réserve d’or changeait rarement beaucoup.
Toutefois, les bouleversements de la Grande Dépression et les expérimentations économiques de l’époque ont amené les États à s’éloigner de l’étalon-or en laissant flotter librement leur monnaie. Sans le soutien d’une matière première, cette monnaie dite « fiduciaire » est devenue plus sensible à la volatilité du marché des changes et à l’hyperinflation. Au fil du temps, cependant, les grandes banques centrales ont pu stabiliser leurs devises grâce à une politique monétaire prudente.
Toutefois, si les investisseurs en viennent à croire à une dévaluation prochaine des monnaies fiduciaires comme le dollar, l’euro ou le yuan, il leur arrive encore de chercher refuge dans les métaux précieux. Contrairement aux réserves de monnaie fiduciaire, que les États peuvent faire croître, l’or et les autres métaux précieux sont naturellement rares, d’où leur valeur comme actifs financiers.
Peu importe son point de vue, les métaux précieux sont une catégorie d’actif distincte qui peut aider à diversifier son portefeuille et à en limiter la volatilité globale. Ils sont depuis toujours perçus comme un rempart contre l’inflation. Les défenseurs de l’or soulignent que l’achat d’une maison nécessite aujourd’hui à peu près la même quantité d’or qu’au cours des années 1930, malgré tout ce qui s’est passé depuis.
La demande en métaux précieux persiste en bijouterie et pour des applications industrielles, comme l’électronique, ce qui contribue à soutenir les prix.
Investir dans des métaux précieux
Il peut être justifié d’affecter une partie de son portefeuille aux métaux précieux. Mais comment? Voici trois façons courantes d’obtenir une exposition à cette catégorie d’actif:
- Avoirs physiques: Les métaux précieux sont les seuls produits de base assez compacts pour qu’on les détienne sous forme physique. On peut acheter des lingots d’or auprès de petits marchands indépendants, de la Monnaie royale canadienne ou d’un marchand institutionnel de confiance, comme une grande banque canadienne.
- Instruments financiers: Une façon simple pour les particuliers d’investir dans les métaux précieux est d’acheter des fonds communs de placement ou des fonds négociés en bourse (FNB) qui y investissent. Ces fonds conservent des lingots d’or en chambre forte. Les prix par part des fonds suivent de près ceux de l’or, mais comme pour tous les fonds, il peut y avoir des frais de gestion.
- Actions minières: On peut également investir dans les métaux précieux qui sont encore dans le sol en achetant des actions de sociétés minières, d’exploration ou de redevances et d’achat. Ces titres peuvent potentiellement tirer parti des variations du cours du produit de base, car les hausses ou les baisses peuvent avoir des répercussions importantes sur la rentabilité de l’entreprise.
Risques liés aux placements en métaux précieux
Comme pour tous les produits de base, les cours des métaux précieux peuvent être volatils. L’offre est relativement fixe, mais la demande peut fluctuer. Depuis l’abandon par les États-Unis de l’étalon-or en 1971 (dans le cadre de l’Accord de Bretton Woods), le cours de l’or fluctue essentiellement en corrélation inverse avec celui du dollar américain. Autrement dit, lorsque le dollar américain s’apprécie par rapport aux autres grandes monnaies, le cours de l’or tend à baisser.
Des facteurs géopolitiques peuvent également se répercuter sur le cours des métaux précieux. Les cours augmentent souvent lorsque des pays producteurs d’or entrent en guerre ou font l’objet de sanctions. Lorsque les banques centrales vendent leurs réserves, comme certaines l’ont fait à la fin des années 1990, les cours baissent. Par ailleurs, les métaux secondaires présentant peu de sources d’approvisionnement peuvent subir d’importantes variations de cours lorsque de nouvelles mines entrent en production ou lorsque des mines ferment.
Autre désavantage des métaux précieux, à part le risque de vol et de perte du métal physique : ils ne produisent aucun revenu réel (contrairement aux actions, à l’immobilier ou encore aux CPG). Le rendement de l’or repose presque exclusivement sur des variations de cours imprévisibles. Warren Buffett, on le sait, évite l’or pour cette raison. (L’argent ne produit pas de revenu non plus, mais M. Buffett déclare aimer ce métal en raison de ses applications multiples.)
Pourquoi investir dans les métaux précieux?
La diversification. On investit souvent dans les métaux pour diversifier ses placements au moyen d’actifs non corrélés aux marchés boursiers et obligataires. En 2022, par exemple, dans un marché boursier fortement en baisse, l’or et l’argent ont conservé leur valeur, et le cours du platine a augmenté1. Une certaine exposition aux métaux précieux peut donc réduire la volatilité globale du portefeuille.
Combien y a-t-il de métaux précieux?
Huit métaux précieux primaires sont produits en quantité suffisante pour servir de réserve de valeur à des fins de placement. Les métaux précieux les plus fréquemment mentionnés sont, par ordre d’importance et de capitalisation boursière : l’or, l’argent, le platine et le palladium.
Quel est le métal précieux le plus cher?
En tenant compte du cours par once ou par gramme, le métal précieux le plus cher est actuellement le rhodium. Le cours de ce métal blanc argenté est connu pour sa volatilité, car des fluctuations se chiffrant à des milliers de dollars par once sont possibles en quelques mois à peine. L’or est de loin le métal dont la capitalisation boursière est la plus importante. Plus de 200 000 tonnes d’or valant des milliers de milliards de dollars ont été découvertes à ce jour.
Où stocker en toute sécurité ses métaux précieux?
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1Macrotrends, « Dow to Gold Ratio – 100 Year Historical Chart », 2023
